Olivier PestiauxLa nature aime à se voiler
Du 16 octobre au 28 novembre 2020
Vernissage le jeudi 15 octobre de 18 à 21h
Il y a deux manières d’appréhender le monde.
La manière prométhéenne qui consiste à faire parler la Nature au service des hommes en la forçant par l’expérimentation à dévoiler ses secrets.
Il s’agit d’une domination de la Nature par l’homme.
L’autre attitude est désintéressée, elle observe la Nature en la respectant. Cette attitude est philosophique, esthétique ou poétique et respecte les limites imposées par la Nature. Car si Celle-ci veut se voiler, n’est-ce pas parce que la découverte de ses secrets est un danger pour l’homme ?
En intervenant techniquement dans les processus naturels, l’homme ne risque-t-il pas de les troubler ?
La situation que nous vivons actuellement, imposée pour des raisons sanitaires, nous met face à ces questions. Elle pose très clairement la question des limites et des repères. C’est l’objet de cette exposition qui interroge de manière poétique cette question.
Que se passe-t-il lorsque nous perdons tout repère ? Une photo d’étoiles sans repère perd de son « utilité » puisqu’elle ne peut être située, elle ne délivre plus aucune information. Elle devient un objet abstrait. Pourtant elle reste fascinante.
Peut-être est-ce parce que nous entretenons avec le cosmos une relation étroite ? Comme l’écrit l’astrophysicien Paul Murdin (Institut d’Astronomie, Cambridge), « Les éléments chimiques présents sur la Terre sont nés de la création et de la destruction des étoiles. Le carbone et l’oxygène dans notre chair, le fer dans notre sang, le phosphore, le sodium dans nos cellules cérébrales sont apparus avec la création des étoiles, avant même la naissance de notre Soleil: les êtres humains sont littéralement et essentiellement faits de matière d’étoiles. »