Laure AdlerLe corps des femmes

Laure Adler poursuit dans ce livre sa lecture féministe des représentations des femmes dans l’art. On le sait, l’histoire regorge de femmes muses mais rares sont les créatrices qui ont été visibilisées. Il aura fallu des siècles pour que les femmes passent du statut d’objet à celui de sujet.

Depuis la préhistoire, avec l’apparition des Vénus hottentotes, la femme a été le centre et le support de tous les fantasmes. Quelle que soit son étiquette, déesse ou putain, vierge ou sorcière, elle a été mise en scène, surexposée à travers un regard essentiellement masculin.

Pour rendre compte du parcours chronologique d’une lente émancipation, Laure Adler divise en trois parties ce livre : « La femme regardée », « Les femmes qui nous regardent », « Ces femmes qui se regardent ». La première partie se concentre sur les femmes regardées par des hommes, où les modèles sont perçus selon les canons d’un « éternel féminin » plutôt que dans leur identité singulière. Ce chapitre s’arrête au moment où Courbet et Manet vont révolutionner le regard. La seconde partie souligne la transition de la forme passive à active de la femme au sein de l’art et s’arrête aux années 60. La troisième partie débute avec les années 70 quand s’est opérée une révolution majeure pour les femmes artistes qui désormais se représentent elles-mêmes.

Ce que Laure Adler met en avant dans ce livre, c’est une histoire de l’évolution du statut de la femme en passant par l’émancipation sexuelle et politique au travers de l’histoire de l’art.

Palmarès Les 100 livres de l’année 2020 – Lire-Magazine Littéraire