Yasmina BenabderrahmaneLa bête, un conte moderne

Qu’est-ce que la bête ? Au sens premier, mais qui s’arrête au sens premier ?, la bête est la construction exagérément emphatique d’un centre culturel dans un coin sauvage du Maroc… Mais la bête est-elle aussi le Roi, la modernité, le pays qui vous prend et qui ne vous lâche plus, la famille que l’on hait (comme on sait), mais dont on hait encore plus la présence en nous ? Je n’ai pas parlé avec Yasmina Benabderrahmane, ni vu l’exposition. Et la vidéo est son medium d’expression. En parcourant ce livre et en lisant les mots de Corinne Rondeau dont j’adore souvent le positionnement trouble-fête dans La Dispute sur France Culture, « il y a une grande beauté de la filiation entre la grand-mère qui est le corps, l’oncle qui est la terre et la nièce qui est la pellicule », je crois, je parierais, que l’on tient là une grande artiste.