Estelle LagardeHélène
L’équipe de Peinture Fraîche a le plaisir de vous convier à la signature de l’ouvrage Hélène de la photographe Estelle Lagarde, le samedi 12 novembre de 15h à 17h.
«Nous nous sommes rencontrées en 2004, dans le métro. Je t’ai abordée avec l’envie de te photographier. Au départ tu étais mon modèle, au fil du temps nous sommes devenues amies. La photographie a ce magnifique pouvoir de fixer le temps, l’espace, les personnes. Mais les livres davantage encore. Parce que ta vie, ton visage et ta beauté ont été atrocement arrachés au monde ce 13 novembre 2015, ce livre a besoin d’être.» Estelle Lagarde
Six ans après l’attentat du Bataclan, Estelle Lagarde propose un livre en souvenir de son amie et modèle, Hélène Muyal Leiris. Celles et ceux qui suivent le travail de la photographe connaissent déjà le visage d’Hélène, puisqu’un portrait de la modèle faisait la couverture de son précédent livre L’auberge. Dans ce nouvel ouvrage, in mémoriam, Estelle Lagarde raconte en textes et photos leur rencontre depuis le moment où elle abordé cette inconnue un jour dans le métro, fascinée par sa personnalité, puis leur collaboration jusqu’à cette dernière photographie où elle était devenue son amie. Hélène est le livre de ce témoignage.
Il y a les mots. Ceux qu’Estelle Lagarde a écrit pour Hélène. Simples, directs, humains. Ils racontent au plus près la naissance d’une amitié, construite dans le jeu et la complicité d’une création artistique, en l’occurrence photographique. Les mouvements de l’âme et du cœur entre une artiste et son modèle qui deviendra au fil des années l’une des figures récurrentes des projets de la photographe.
Il y a les images. Celles qu’Estelle a faites d’Hélène. Mises en scènes, réfléchies et destinées à nourrir une série, un projet pour une exposition ou un livre. Et puis, il y a les grands yeux d’Hélène, qui semblent magnétiser Estelle. Les moments de pause, saisis à la volée. Ce mélange de gravité, de défi et de connivence. Comme si ces deux femmes s’apprivoisaient, et progressivement se reconnaissaient.
Il émane de ces images et de ces mots un état de presque gémellité ou sororité entre les deux femmes. Comme si cette première rencontre dans le métro avait été écrite à l’avance, comme si leurs chemins respectifs étaient faits pour se rejoindre.
On lit, on voit, sous nos yeux, une amitié naître et se construire. S’épanouir. Tranquillement. Profonde.
Et cette déflagration que l’on identifie pas tout de suite.
La barbarie.
Bataclan.
13 novembre 2015.
Hélène meurt sous les balles des terroristes. Sidération. Mot malheureusement devenu presque un cliché.
Le petit Melvin ne reverra plus sa maman
Quelques semaines auparavant Hélène était sur la couverture du livre L’auberge d’Estelle Lagarde. Elle plonge ses yeux dans les nôtres et nous toise, déterminée et libre.
Quelques semaines plus tard, Antoine Leiris, son compagnon et père de Melvin, écrira Vous n’aurez pas ma haine.
Ce nouveau livre d’Estelle Lagarde est un hommage à Hélène. Il est la trace d’une histoire entre deux femmes indépendantes, affirmées et combatives.
Il est ostensiblement imprégné de la force et de la résistance.