Congoville, Contemporary Artists tracing colonial tracks
Sélection de Chantal Pattyn pour sa vitrine.
L’un de mes endroits préférés à Anvers est le musée Middelheim. C’est un parc de sculptures unique avec une variété de styles. Mon fils adore le voilier d’Erwin Wurm (Misconceivable) et nous disons toujours bonjour à l’ours polaire de François Pompon. Le musée organise également d’excellentes expositions. Cet été, vous pourrez visiter l’exposition Congoville. La commissaire en est Sandrine Colard qui a organisé la Biennale de Lubumbashi en 2019. Dans le cadre de cette exposition, l’histoire du site lui-même a été explorée. Ce que l’on ignore, c’est que le bâtiment où le recteur de l’université d’Anvers a son bureau, juste à côté du musée, était autrefois le collège colonial, créé en 1920. C’est là que la jeunesse dorée de l’époque a été formée pour apporter la civilisation au Congo en tant qu’administrateur régional. Ce manque de connaissances historiques est choquant. Colard étend cette affaire à l’ensemble de l’espace public de notre pays, qui a été en partie façonné par les richesses importées du Congo via le port d’Anvers. Pour l’exposition Congoville, elle a invité 15 artistes (congolais, africains, d’origine africaine ou, comme Sven Augustijnen, spécialistes de notre histoire (post)coloniale) à rendre visibles les traces de la mémoire culturelle. Avec des œuvres de Sammy Baloji, Maurice Mbikkayi (L’observateur esthétique est un chef-d’œuvre !), Pascale Martine Tayou, Pélagie Gbaguidi (son œuvre pour la Documenta !) et le regretté Bodys Isek Kingelez. Et quelques essais brillants.
Chantal Pattyn
« Cent ans après la fondation de l’École Coloniale Supérieure à Anvers, le Musée Middelheim adjacent invite Sandrine Colard, chercheuse et commissaire d’exposition, à concevoir une exposition qui sonde les histoires silencieuses du colonialisme de manière in situ. Pour Colard, le terme Congoville englobe les traces urbaines tangibles et intangibles de la colonie, non pas sur le continent africain mais dans la Belgique du XXIe siècle : un bâtiment scolaire, un parc, des mythes impériaux et des citoyens d’origine africaine. Dans l’exposition et dans la publication qui l’accompagne, le concept de Congoville sert de point de départ à 15 artistes contemporains pour aborder l’histoire coloniale et réfléchir à ses séquelles en tant que flâneurs noirs déambulant dans une ville postcoloniale.
En raison de la multitude de perspectives et de voix, ce livre est à la fois un catalogue et un ouvrage de référence composé de contributions artistiques et universitaires. Ensemble, les artistes participants et les auteurs invités déploient le plan de Congoville, une ville imaginaire qui nous affecte encore inconsciemment, mais qui nous encourage également à envisager une utopie décoloniale. »
- Leuven University Press
- Langues Anglais Néerlandais
- Publication2021
- Pages272
- Format30 x 20 cm
- ISBN9789462702363