L’acte de transformation négocie avec l’idée de pertes. Le projet d’architecture déplace les réalités, les fait changer de formes, amenant à concéder un certain nombre de deuils. Certains sont d’ordre individuel, d’autres sont collectifs. Cette condition de l’architecte générateur de pertes est intemporelle. Cependant, elle se conscientise de manière plus aiguë à l’ère de l’Anthropocène. En effet, le chavirement des idéaux modernes dominants de la croissance, du progrès et des techniques performatives de recherches de gains, fait disparaître de la surface des pertes sur lesquelles il n’est plus possible de revenir.
Or, dans ce changement de paradigme générant désordre et tensions, que peut l’architecture ? Qu’est-elle prête à perdre aussi ? Qu’est-elle à même de laisser disparaître parmi ses modèles ? Eric David et Stéphanie David de Amas Architecture saisissent l’occasion de faire autrement, et ce faisant, de construire d’autres histoires. Contient des écrits de Laurie Gangarossa et des photographies de Cyrille Weiner.