Oliver SpinewineLe Pédiluve
Olivier Spinewine dessine des pieds, qui forment une série.
Ces pieds activent souvent notre « fascination du dégoût ».
Comme pour les arachnophobes, il faut donc mettre en place une « exposition graduelle » (graded exposure) pour essayer de nous (dé)sensibiliser aux pieds.
Le livre « Le pédiluve » poursuit cet objectif.
Aucune métaphore, juste des pieds mis au grand jour, leur forme pour nos rétines et leur petit choc pour nos sens.
Cette « fascination du dégoût » à la vue du pied, nu, a été mise au jour par Georges Bataille dans son article « Le gros orteil », paru dans la revue « Documents » en 1929. Cette répulsion est toujours active en 2021. L’article de Bataille était illustré de 2 photographies noir et blanc. Le travail du « Pédiluve » consiste à chercher, mais avec les moyens du dessin, et étant donné le monde d’aujourd’hui, ce que le pied nous fait voir encore comme gouffre.
Ce travail s’est mis en place comme une série et fonctionne comme tel. Certaines portes d’entrée du dégoût, comme le pied au contact de la nourriture, ou comme la présupposition d’une adéquation entre la forme de la chaussure et celle du pied, sont traitées comme des possibilités sérielles dont on essaierait d’épuiser la combinatoire. Même si cet épuisement débouche parfois sur l’hapax et l’affect, plutôt que de suivre un strict respect des règles de combinaison.
- Lustre
- Langue Français
- Publication2022
- Pages130
- Format32.5 x 24.5 cm
- ISBN9782930561202