Les architectes au défi de la ville néolibérale
Jusqu’à une période récente, la grande commande publique constituait le système de référence et l’État jouait un rôle prépondérant dans la désignation des politiques et des élites architecturales. Ceci a commencé à s’effacer il y a une vingtaine d’années, au fur et à mesure du recul des investissements publics dans les politiques urbaines et architecturales. D’autres modalités de production se sont fait jour, comme celle du « partenariat public-privé » (PPP) issu du courant néolibéral britannique, mettant les concepteurs face à des dispositifs fortement conduits par les logiques technico-économiques des grands opérateurs du BTP, loin du statut prestigieux que donnait aux architectes-concepteurs leur connivence avec le pouvoir politique.
En s’appuyant sur l’analyse du quotidien de leur activité dans des contextes de commande diversifiés, on constate notamment combien le modèle du « colloque singulier » – l’architecte et son client –, qui structure l’imaginaire de cette profession est décalé par rapport au registre fondamentalement interorganisationnel en train de se mettre en place. Que deviennent les architectes, que devient l’architecture dans un monde où la fabrication de la ville est structurée autour de grosses organisations clientes et de puissantes entreprises positionnées sur toute la chaîne des activités économiques de l’aménagement, des services urbains à la gestion immobilière en passant par la construction ?
- Véronique Biau
- Parenthèses
- Langue Français
- Publication2020
- Pages248
- Format15 x 22.9 cm
- ISBN9782863646847