DogmaLoveless

Dans Loveless, le studio bruxellois Dogma approfondit la compréhension dialectique de Teige pour ce type de logement en retraçant l’histoire de l’habitat minimal, des monastères aux hôtels résidentiels, des appartements sans cuisine aux logements contemporains. À travers 50 études, Dogma a pour objectif de fournir une généalogie d’une typologie contradictoire qui a représenté à la fois le luxe et la pauvreté, la liberté et l’oppression, la solidarité et la solitude, l’émancipation et l’exploitation. Le développement du logement minimum est parallèle à l’essor du capital, à la mobilité, la précarité du travail et de la vie qui en découlent.
Le « logement minimum » désigne généralement un espace de vie extrêmement réduit et, à ce titre, il est associé à des typologies telles que le micro appartement, la micro maison, le studio ou même une version miniature de la maison familiale typique. Cette typologie a été fortement critiquée en 1932 par le critique et poète tchécoslovaque Karel Teige dans son livre Nejmenší byt (Le logement minimum). En opposition au logement minimum en tant que version réduite de l’appartement traditionnel, Teige propose une alternative : un logement collectif dans lequel chaque adulte disposerait d’une « pièce minimale mais adéquate, indépendante et habitable », tandis que tous les services domestiques tels que le ménage, la cuisine et la garde d’enfants seraient collectivisés. Pour Teige, le logement minimum n’est pas un appartement mais une pièce qui est entièrement prise en charge par des installations domestiques communes. Il considère le logement collectif comme un instrument de changement des habitudes de logement vers une société égalitaire libérée du fardeau de la vie familiale, du travail domestique et de la propriété privée.