John Berger Portraits - écrits sur les artistes
Nous avons tous des yeux pour voir. Et tous des mots qui nous viennent, plus ou moins aisément, pour parler de nos émotions, de nos enthousiasmes. Mais peu, très peu, nombreux, sont ceux qui ont la culture, la plasticité cérébrale et le sens du mot et de la formule, qui leur permettent d’ouvrir les autres à leurs propres sensations : Cees Noteboom, Nicolas Bouvier, Hans Magnus Enzenberger, quelques autres… Et évidemment John Berger. Depuis Voir le voir (Ways of Seeing, 1972), le producteur-télé, critique, dramaturge, romancier, poète, photographe, dessinateur et honnête homme ne dispensait rien, mais nous disait tout, depuis sa Savoie d’adoption. Des dizaines d’articles, des livres, des milliers de rencontre, fortuites ou volontaires, ont ciselé son style et son esprit. Malheureusement, si ses œuvres ont souvent été traduites en français, c’est en ordre dispersé, chez les uns et les autres, qu’il fut édité, et il a fallu attendre sa disparition pour qu’un éditeur de qualité, l’écarquillé, ait la bonne idée de publier l’intégrale de ses articles sur l’art. Merveilleusement, l’éditeur a choisi de publier en ordre chronologique de l’histoire de l’art, et c’est là qu’on comprend mieux et tout et qu’on voit le sens de tout ça. John Berger était mon dieu, et je ne l’aurai donc jamais rencontré.
Un extrait du texte choisi pour la préface : « J’ai toujours détesté être qualifié de critique d’art… Dans le milieu où j’ai grandi, qualifier quelqu’un de critique d’art était une insulte. Un critique d’art était un individu pontifiant, qui portait un jugement sur des choses qu’il connaissait mal, voire pas du tout ; pas aussi nocif qu’un marchand d’art, mais un emmerdeur. » John Berger
- John Berger
- L'écarquillé
- Langue Français
- Publication2020
- Pages670
- Format22.5 x 16.5 cm
- ISBN9782954013480